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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 17:15

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Dans les soixante engagements pour la France du candidat François Hollande, le mot de recherche scientifique n’est présent que deux fois en 23 pages, une fois pour dire que le crédit impôt-recherche sera rendu plus simple et plus accessibles aux PME et PMI, et une seconde fois pour simplifier « l’organisation du financement de la recherche, notamment pour que les chercheurs et les enseignants chercheurs puissent se consacrer à leurs véritables tâches ».


C’EST BIEN ! Mais un peu court, non ?


Le nouveau président s’en est peut-être rendu compte en adressant ses « premiers mots de président » au monde de l’éducation et de la recherche, en lui lançant un « Merci à toute la recherche ! ». Il dit vouloir placer la science, l’intelligence, la recherche, la volonté d’apprendre et de transmettre au sommet d’une « nouvelle hiérarchie de valeurs ».


J’ai vu une photographie du moment émouvant où il a déposé une gerbe à l’institut Curie. Il y avait là les petits enfants de Marie et Pierre Curie, Hélène Langevin-Joliot et Pierre Joliot. J’ai un peu côtoyé Pierre Joliot il y a quelques années, et j’espère que c’est auprès de personnes telles que lui que notre nouveau président prendra son inspiration en faveur de la recherche. Un fou de recherche fondamentale et un défenseur passionné du CNRS, enfin de ce qu’il était avant qu’on le mette à mal, ce pauvre CNRS !


Après ce discours, le Président et son Premier Ministre ont choisi Geneviève Fioraso, députée de l’Isère, comme ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle était en charge de l'innovation dans l'équipe de campagne de François Hollande ; dans le cadre du "Pacte productif" visant à soutenir la compétitivité en France.


C’EST BIEN ! Mais,…

Si l’on s’en réfère au manuel d'Oslo de l'OCDE l’innovation est définie comme « la mise au point/commercialisation d’un produit plus performant dans le but de fournir au consommateur des services objectivement nouveaux ou améliorés ». Ça manque un peu de recherche fondamentale dans tout ceci, non ?


On va me dire, une fois encore (!!!), que je fais un procès d’intention. Il n’en n’est rien. Je garde confiance car je reste plutôt optimiste, mais je suis inquiet à cause d’un petit fond de réalisme qui subsiste. « Chat échaudé craint l’eau froide » dit la sagesse populaire… Et échaudé je suis, après un trop long temps de "sarkopécresseries".


C’est le sens du message que je me suis permis d’adresser à ma nouvelle Ministre de tutelle :

(…) Chercheur au CNRS depuis plus de trente cinq ans, je connais, assez bien je crois, la fragilité de notre édifice de recherche publique, et je sais combien il a souffert de la gouvernance de ces dernières années. Nous sommes, je pense, nombreux, à espérer que vous saurez et pourrez rétablir une dynamique et un équilibre dans le monde académique de la recherche scientifique.

Il est dans l'air du temps d'associer deux termes qui certes sont liés, mais sont distincts : recherche et innovation, et ainsi d'abonder la confusion entre science et applications de la science. Permettez-moi de formuler le vœux que votre  ministère ne tombe pas dans ces travers, et que, grâce à votre action future, la recherche de la connaissance, la science dite fondamentale, retrouve un soutien fort pour que les chercheurs retrouvent l'immense bonheur de pouvoir œuvrer pour elle et lui livrer toute leur passion.


 

NB : Je ne semble pas le seul à avoir quelques craintes sur l’avenir de la recherche scientifique, et à vouloir maintenir une grande vigilance sur ce qui sera effectivement fait pour sauver ce qui peut l’être encore. On peut utilement lire ICI un intéressant article sur le blog de Médiapart, accompagné de commentaires non moins intéressants.

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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 21:02
À y bien regarder, il semble que nombre de principes qu'on peut envisager pour expliquer la politique actuelle en France sont tirés d'un feuilleton télévisé populaire il y a  des années, les Shadoks.

Les exemples que je choisirai pour illustrer mon propos seront issus de l'univers de mon activité professionnelle, la recherche scientifique, mais je crois que chacun pourra, pour ce qui le concerne, imaginer la maxime qui s'adapte le mieux à son cas personnel.



On reproche souvent aux jeunes, à certains jeunes, d'oublier la réalité au profit d'un monde virtuel créé et alimenté par nombre de jeux vidéo ou de feuilletons TV pseudo réalistes. Il est vrai que leur évolution technologique, ainsi que la sophistication croissante des animations et des alibis scientifiques utilisés a vocation à semer le trouble dans les esprits.
Alors, on s'interroge : comment se fait-il que les grands qui nous gouvernent puissent réaliser le même type de transfert avec le monde virtuel des Shadoks dont le graphisme est, en apparence, rudimentaire et la connexion avec la dure réalité d'un mode supposément réel prétendument absente.

Ressemblons-nous à ces créatures étranges qui pondaient des œufs en fer et qui pompaient, pompaient, redoutant sans doute ce qui pourrait se passer si elles arrêtaient de pomper (Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas) ? Certes, non ! Encore que …

Quelle maxime Shadok peut-elle conduire un Président de la République (le nôtre, dans son discours lors des premières assises européennes de l’innovation à la Cité des Sciences et de l’Industrie le 9 décembre dernier) à qualifier d'EXCELLENT le rapport d’évaluation de l’Inserm, le grand organisme français de la santé et de la recherche médiale qui lui a été remis récemment, lorsque ce rapport propose la disparition de ce même Institut Inserm ? Peut-être celle-ci : Si ça fait mal c'est que ça fait du bien.
Le Président poursuit, à l'adresse de sa ministre de la recherche (qui, d'ailleurs, n'est pas seule en charge de l'Inserm qui dépend également du ministère de la santé) : "J’en appliquerai l’intégralité, Valérie, des recommandations (…) Et aucun des organismes de recherche française n’échappera à ces réformes. Si on veut être fâché avec moi, voilà une bonne raison. Il n’y aura pas la réforme pour les autres et pas pour certains. Il y aura la réforme pour tout le monde".  Là, on a le choix des principes : soit  Quand on sait pas où l'on va, il faut y aller !! ...et le plus vite possible, soit En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.

Enfin, toujours dans le même discours, le même n'a pas su s'empêcher de mettre en cause, une fois encore, un autre grand organisme de recherche français, le CNRS. Vous savez, le seul organisme publique qui a su nous donner des prix Nobel de médecine et physiologie encore cette année …  Je le cite : " Le CNRS avait un privilège rare au niveau mondial, celui de l’autoévaluation. Remarquez si c’est une nouvelle méthode de gouvernement, je vois quelques avantages à me l’appliquer. Mais non, étrangement, on constate que cette autoévaluation aboutit rarement à dynamiser les structures et à réorienter les efforts vers les meilleures équipes. C’est un système, je le dis très tranquillement, qui ne peut pas durer." Une telle ironie dans le propos et une telle mauvaise foi dans l'affirmation sont plus encore qu'incompréhensibles, insupportables. C'est vrai que l'Inserm vient de subir sa première évaluation par l'organisme public AERES, j'allais dire l'usine à gaz, qui vient d'être mise en place par le gouvernement. C'est vrai aussi que le CNRS n'a pas encore eu le temps de "passer à la moulinette".
Mais il convient de rappeler que l'activité du CNRS était évaluée par une structure indépendante, le Comité National de la recherche scientifique. Bien sûr, la qualité de ses travaux était, de façon récurrente, sujette à débats, et vivement attaquée sur deux points principaux : le Comité National est hébergé par le CNRS, et ses sections d'évaluation comptent des (trop de ???) membres élus.
Alors, par pur plaisir de dénigrer le plus grand organisme français, et même européen, de recherche scientifique, on parle d'autoévaluation, en un seul mot : la honte absolue. Ainsi, le pouvoir finira bien par avoir la peau du navire amiral de la recherche nationale, avant ou après son soixante-dixième anniversaire en octobre prochain (acte de naissance du CNRS) : le harcèlement finit toujours par payer. Ici, pas de problème pour trouver la maxime Shadok qui inspire les propos du Président : Pour qu'il ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes.

Et là, le CNRS a l'habitude !!!
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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 07:47

L'histoire de la recherche scientifique, et notamment celle qui a pour objet la compréhension du vivant a connu des hauts et des bas, mais n'est jamais restée confinée à une quelconque inertie ou un immobilisme comme certains tentent de nous le faire croire aujourd'hui. Le grand chantier a été ouvert par Napoléon 1er lorsque, pensant stimuler le talent scientifique pour encourager les progrès économiques, mais craignant la liberté scientifique qui, au siècle des lumières, avait contribué aux profondes remises en causes du fait établi qui ont amené à la Révolution, il a enfermé la Science à l'université d'où elle a mis des décennies à sortir.


Une chronologie historique du CNRS et de la recherche (http://www.histrecmed.fr/chrono.html ) nous rappelle les errances des politiques de la recherche, notamment entre fondamental et appliqué. Aujourd'hui, le chantier est toujours ouvert, avec des plans qui ne sont pas sans rappeler ceux de ses débuts (la révolution, c'est aussi ce qui fait revenir au point de départ). Ce qui change vraiment, ce sont les outils mis en œuvre. On est passé au bulldozer et à la dynamite. Ce ne sont plus des outils, ce sont des armes.


Si l'on en croit un communiqué du SNCS/FSU (syndicat de la recherche scientifique) publié le mardi 18 novembre 2008, "Le CNRS & l'INSERM explosent en plein vol !" En voici des extraits :
"Le gouvernement avance très rapidement pour mettre à terre le système français de recherche et d'innovation. L'AERES (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) a rendu son verdict « télécommandé » pour l'Inserm : il faut un institut unique regroupant toutes les sciences de la vie et de la santé. Le Premier ministre a aussitôt déclaré, dans son discours à l'occasion des 120 ans de Pasteur, qu'il fallait faire vite. Cet institut, en fait une agence de financement, n'aura pas de fonction opérationnelle. Donc fini l'Inserm et, par ricochet, le CNRS. (…) Les universités, qui « récupèrent » la gestion des unités, sont cantonnées au rôle d'opérateur. La stratégie sera définie par le ministère, mise en musique par les agences et exécutée par les universités".

Il y a environ cinq mois, avec un collègue chercheur, je postais sur ce blog un article que nous intitulions : "La recherche en sciences de la vie : le CNRS a perdu une bataille, mais a-t-il perdu la guerre ?"
Malgré la date de cet appel (le 17 juin, sans aucun lien de parenté !), aucune vraie résistance ne s'est développée.

Dans les allées du pouvoir, rejeter les réformes imposées à marche forcée sans aucune préparation et sans que des moyens réels et efficaces soient là pour leur donner une chance de réussite est considéré passéiste.
Un discours officiel très élaboré qui véhicule des milliards d'euros (on les cherche encore !), des mesures aguichantes pour les jeunes particulièrement brillants (voir mes articles Agoravox du 18 et du 22 octobre sur le sujet), des projets pharaoniques comme celui du site de Saclay (où le synchrotron Soleil voit pourtant son budget 2009 menacé d'une coupe particulièrement brutale), arrive à faire oublier sa brutalité, en particulier contre tout ce qui fonctionne (pas si mal que cela) dans la recherche scientifique en France.

Ce discours crée le lit d'une collaboration objective de bien des scientifiques, qui devraient plutôt, concernant leur avenir, manifester un même niveau de réflexion et de créativité que celui qui les maintient, quoi qu'on en dise, en bonne place dans la compétition scientifique internationale.
Leur soumission à "l'air du temps", aux financements ciblés de l'ANR*, les amène à se comporter soit comme ceux –qu'ils critiquent souvent- qui veulent les applications de la Science avant même que les bases fondamentales de leurs découvertes soient établies, soit en tentant de s'adapter au plus vite à tout ce qui leur est imposé de l'extérieur (pensons au drame du caméléon sur un tartan écossais).
Dans tous les cas, ils feignent d'ignorer quelle est la guerre qu'ils sont en train de perdre, en particulier dans le domaine des Sciences du vivant.

C'est, en effet un domaine dans lequel tout à chacun attend des progrès concrets les plus rapides possibles parce qu'il touche à notre Santé. Qu'importe de connaître le développement de la mouche puisque, après tout, la seule chose que nous voulons en faire, c'est l'écraser lorsqu'elle nous agace l'été, dans nos cuisines. Et je ne parle pas de l'hérédité du pétunia ! Mais quand on en arrive à la guérison "du" cancer que, régulièrement, des charlatans nous annoncent pour demain, là on en arrive à quelque chose de sérieux.**

Mais, ce faisant, on entretient l'illusion que le biomédical est une science à part entière et non un sous-ensemble du vivant. Qui plus est, une science à laquelle il est légitime de réduire l'ensemble des sciences de la vie. La biologie sérieuse serait donc celle qui s'inscrit dans le prétendu continuum qui mène de la recherche fondamentale au lit du malade.
Pourtant, le moins que l'on puisse dire est que le continuum est discontinu. En effet, cherchons où sont les nœuds de pouvoir.
Dans notre article de juin dernier, nous en avions distingué deux : le pouvoir médical puisqu'il tient le lit du malade et donc la recherche clinique, et le pouvoir de l'argent qui envisage ses investissements au plus près du lit du malade, c'est-à-dire au plus près d'un possible retour sur investissement.
Ce sont de véritables "nœuds" puisqu'ils enferment les décisions politiques et brident les scientifiques jusque dans leur réflexion.

Mais, rappelons-le : rien n'est inéluctable qu'on ne soit décidé à accepter.
Il existe un pouvoir, un contre-pouvoir : le pouvoir de celui qui fait. La Science est faite par des scientifiques. On l'oublie, on les oublie trop souvent, voire comme en ces temps troublés on les tient pour quantité négligeable.
Puissent-ils ne pas s'oublier eux-mêmes, et ramener la guerre sur leur propre terrain : la guerre pour la connaissance avant la guerre pour les applications (pour les profits ?). Même les Etats-Unis, Empire du libéralisme économique, l'ont compris. Pourquoi devrions nous nous distinguer sauf à vouloir « réformer » à tous crins quitte à détruire pour le plaisir, et désespérer pour longtemps des générations de Biologistes ?



* Agence nationale de la recherche qui finance des recherches sur projets en très grande majorité ciblés sur des priorités "gouvernementales", et associant, bien sûr, des industriels

** On se casse souvent la tête non seulement pour définir,mais surtout pour défendre la recherche fondamentale. Vous savez, ce qui ne sert à rien mais qui est totalement indispensable.
Dans le domaine des Sciences de la Vie, on a abandonné depuis longtemps cette défense. On préfère se placer sous la bannière de l'utilitaire, on va sauver l'humanité, la biosphère. Je n'ai pas l'impression qu'on ait les mêmes états d'âme à propos de l'intérêt des sciences fondamentales en physique, par exemple. C'est, d'ailleurs à leur sujet, et plus particulièrement à celui du très cher accélérateur géant de particules, le LHC, qu'un grand journal scientifique, j'ai nommé ... Télérama, a fait un beau plaidoyer pour la recherche fondamentale. Vous savez, celle qui ne sert à rien, ... d'autre qu'à nous apporter la CONNAISSANCE :
"Concrètement, c'est une machine de guerre. Un engin extraordinaire, pensé, imaginé, façonné pour faire la nique à un ennemi tenace : l'ignorance".

Article publié sur Agoravox
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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 18:10
Le Président de la République a, dans une lettre de mission qu'il a adressée le 15 octobre au professeur Jean-Pierre Grünfeld, lancé un deuxième plan cancer.

Le constat que le président fait de la progression de la maladie est légitimement alarmiste et pointe sur "le défi que cette maladie adresse à notre société". Son analyse des résultats du premier plan cancer (lancé par Jacques Chirac il y a cinq ans) le conduit à un bilan globalement positif.

Pourtant, à la suite du rapport de la Cour des comptes en juin dernier, le bilan 2003-2007 de ce premier plan cancer semblait très contrasté. La Cour ne soulignait-elle pas qu'un tiers seulement des 70 mesures prévues dans le plan avaient été intégralement ou largement réalisées. Si un autre tiers l’a été partiellement, la Cour stigmatisait la non-application du dernier tiers, d'autant que ces carences concernent particulièrement la prévention des cancers professionnels et ceux qui sont liés à l’alcool. Enfin, les sages de cette haute Cour s'inquiétaient de "l’absence totale d’évaluation" qui, selon eux, conduisait à ne rien savoir de l’impact du plan en termes d’incidence, de taux de survie ou de mortalité.

Ainsi, le président Sarkozy demande aujourd'hui que la surveillance des risques soit renforcée et que "des données plus fines et plus rapidement accessibles sur les évolutions de l’épidémiologie" soient désormais disponibles. Il affiche ainsi une priorité de fait sur les actions de prévention. On ne peut, bien sûr que s'en réjouir. De même doit-on se réjouir de l'attention qu'il dit porter à la qualité des soins, à l'égalité de tous devant cette qualité, ainsi qu'à la dimension socio psychologique de ce mal qui est loin de reculer, en France comme ailleurs.

On se réjouira enfin du constat qui est fait par le président Sarkozy, et qui le conduit à placer en première priorité pour ce nouveau plan, la RECHERCHE : "la qualité de la recherche menée sur notre territoire, depuis la recherche la plus fondamentale jusqu’à la recherche clinique conduite dans les établissements de santé, est une condition de la qualité des soins qui y seront prodigués dans les prochaines années".

Que ne s'est-il arrêté à ce point ? Pourquoi a-t-il éprouvé le besoin, avant même que le travail du professeur Grünfeld ait commencé, de lui souffler à l'oreille ses leitmotivs habituels sur la recherche ? À part les rapports tendancieux de Philippe Even et de Futuris avec l'ANRT, quelle est l'analyse objective et sérieuse qui permet de conclure comme il le fait que "la position de la France dans la recherche d’excellence au plan mondial s’est fragilisée au cours des dernières années" ? Et si tel est le cas, ne sont-ce pas les amis politiques de Monsieur Sarkozy qui ont créé cette fragilité ?
Cette fragilité a-t-elle des chances d'être éliminée alors que le Président, une fois de plus, tient pour quotité négligeable l'ensemble de la recherche en biologie, notamment fondamentale, qui est menée en dehors de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ? Il réaffirme, en effet : "". C'est vrai que l'Inserm s'est doté d'un institut national thématique intitulé "cancer", qui, on peut le supposer (à défaut de le comprendre), doit améliorer "l’articulation entre l’Inserm et l’Institut du cancer (INCa)" qui est, soi-disant, décisive pour améliorer la performance de la recherche française.

C'est donc au détour d'une lettre de mission au but tout à fait louable qu'on apprend que le pouvoir politique, sourd aux émois de la communauté scientifique, s'obstine dans son erreur, sa faute, de réduire l'ensemble de la biologie au seul domaine biomédical. Pis encore, il laisse cette même communauté, au sein du CNRS, croire à l'existence d'un Institut national des sciences du vivant en son sein, alors l'organisation de cet immense domaine de la Science est verrouillée depuis la rédaction du programme de campagne électoral du candidat Sarkozy.
C'est entre les lignes de cette lettre de mission qu'on perçoit le mépris total dans lequel le pouvoir tient le CNRS, qui est pourtant fortement engagé dans toutes les thématiques de l’oncologie, depuis les recherches les plus fondamentales comme celles qui portent sur  différents aspects de la génomique ou sur le cycle cellulaire, que sur des applications au service direct des malades, comme la mise au point d'anti-cancéreux majeurs tels que le Taxotère et le développement de nouvelles technologies en imagerie applicables au diagnostic des tumeurs.

(Article publié sur le site d'Agoravox.fr)
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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 14:38
  Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a présenté le « plan en faveur de l'attractivité des métiers et des carrières dans l'enseignement supérieur et de la recherche ».

N'étant pas spécialiste des jongleries budgétaires, je ne m'exprimerai pas sur la manière de financer ces mesures. Mais la question demeure, surtout lorsqu'on évoque le fait que l'université pourra engager des fonds propres, provenant notamment des contrats de recherche. Une fois encore, les plus actifs pour "faire rentrer" de l'argent pour la recherche seront taxés pour payer "une gestion des ressources humaines plus personnalisée qui reconnaisse l'engagement pédagogique".

Le seul point vraiment positif du dispositif qui se met en place est sans doute le fait que les enseignants-chercheurs seront désormais évalués tous les quatre ans, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent, contrairement aux chercheurs des organismes publics de recherche. En effet, ceux-ci remplissent annuellement une fiche d'activité, et remettent un rapport d'activité complet tous les quatre ans.
A part cela, organiser une compétition interne entre les enseignants-chercheurs dont l'arbitre ultime, pour l'attribution d'une prime et de son montant, sera le président de l'université, ne peut être perçu comme un réel progrès que si l'on pense vivre dans le monde des Bisounours. Qui déterminera les critères d'évaluation, et sur quelle base ?

Maintenant, quid des chercheurs des organismes de recherche, qui, n'en déplaise à nos gouvernants, existent encore… Dans quel état me direz-vous ? Certes, le sort des veaux qu'on mène à l'abattoir n'est pas enviable, mais consolons nous en nous disant, comme dans la sagesse populaire, que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
Il est reconnu, dans les fiches officielles du ministère, qu'il n'existe pas de prime ou d'indemnité qui reconnaisse "la qualité des travaux de recherche menés par les chercheurs". Alors, pour remédier à cela, on crée une prime d'excellence qui ne peut être attribuée à un chercheur que s'il effectue au moins un tiers de service plein d'enseignement.
Etonnant, non ?
Ceci témoigne de la vraie reconnaissance que notre ministre manifeste à la profession de chercheur. Nous ne pouvons être excellents, nous n'avons le droit d'être reconnus comme excellents, que si nous acceptons de faire un métier qui n'est pas primitivement le nôtre. En effet, la diffusion du savoir, qui fait partie du métier de chercheur, n'est pas synonyme de charge de cours à l'université. Les chercheurs participent à la formation universitaire, notamment en encadrant des doctorants. Mais seuls les enseignants-chercheurs ont droit à une prime d'encadrement doctoral. Que cette prime se transforme en prime d'excellence scientifique pour les enseignants chercheurs, personne ne saurait s'en plaindre, mais que les critères appliqués aux chercheurs soient les mêmes, en particulier pour ce qui est de la charge d'enseignement, NON !
Non, sauf à reconnaître honnêtement, pour une fois, qu'on s'achemine sans échappatoire possible vers un statut unique, et donc vers une disparition des chercheurs temps-plein sans lesquels la recherche scientifique française n'occuperait pas la place qu'elle occupe dans la communauté internationale. Et, contrairement à ce que prétendent les Cassandres, cette place est tout à fait honorable, et même qualitativement en progrès, ainsi que l'indique l'analyse du "Department for Innovation, Universities and Skills" du Royaume-Uni (International comparative performance of the UK research base, July 2008). Une telle étude de nos collègues britanniques ne saurait être taxée de favoriser notre pays, n'est-il pas ?

Je crains que les mesures que vient d'annoncer la ministre, mesures qui, en première analyse, semblent bonnes puisqu'elles permettent de revaloriser la carrière d'enseignants-chercheurs méritants (il y en a beaucoup), soient l'arbre qui cache la forêt. Et les collègues qui s'en réjouissent vont sans doute se réveiller avec la "gueule de bois". L'abandon par les organismes de recherche de la plupart de leurs laboratoires au profit des universités, et maintenant la quasi obligation d'enseigner qui est faite aux chercheurs autrefois temps-plein, ne doivent pas être considérés comme distincts de la volonté affichée, et écrite à maintes reprises, de faire disparaître 80 % des universités françaises au moins dans leur dimension d'acteurs de la recherche scientifique.

Alors, il n'est pas loin le temps où pour chercher des trouveurs, il faudra aller loin, loin de nos frontières.

(Article publié sur le site d'Agoravox.fr)
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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 20:51
Le Figaro publie un entretien (le 16 octobre 2008) avec Valérie Pécresse qui nous dit vouloir « mettre fin à la fuite des cerveaux ». La ministre de la recherche se fait ainsi l'écho des propositions que Jacques Lesourne, coauteur d'un livre sur la recherche, a livrées au même Figaro le 2 octobre dernier. Il pense "qu'il y a environ 10 % de chercheurs en trop dans le public. Par ailleurs, l'idée que l'on est chercheur à vie est néfaste" (voir l'article "chercheur à vie" sur ce blog). Il prône donc "une plus grande différenciation des rémunérations en fonction de la qualité des travaux réalisés pour que les meilleurs puissent rester en France. Ceci permettrait d'augmenter les salaires afin que la France offre des rémunérations équivalentes à celles pratiquées à l'international".
La traduction politique des idées de monsieur Lesourne est de faire un effort budgétaire important pour les jeunes. Elle appelle quelques questions. Le plan est de distinguer "les 130 jeunes enseignants-chercheurs les plus prometteurs". Sur les quelques 62000 enseignants-chercheurs de nos universités françaises, on en choisira deux pour mille : pourquoi 130, et pas 75 ou 321 ? Pourquoi la ministre ne s'intéresse-t-elle qu'aux enseignants-chercheurs, et  pas aux chercheurs des organismes tels que le CNRS ? Pourquoi, pourquoi ??

Je ne sais pas exactement combien de jeunes enseignants-chercheurs sont recrutés chaque année en France, mais j'imagine bien qu'ils sont plus de 130. Ainsi, on admet recruter à l'université nombre de jeunes qui ne méritent pas de prime ni de capital pour leur recherches, et qui donc ne répondent pas aux critères d'excellence sur lesquels on prétend refonder la recherche publique dans notre pays.
Ces 130 "meilleurs" seront, d'ailleurs, plus ou moins meilleurs puisqu'on prévoit de leur offrir une prime annuelle variant de 6 à 15 000 €. Pour les presque meilleurs des meilleurs, cette prime représentera environ 1000 € par mois. Elle permettra donc au jeune maître de conférence débutant d'obtenir un salaire du même niveau, voire supérieur, à celui du moins jeune professeur qui aura eu la malchance d'avoir été recruté trop tôt (*). On est ainsi certain de démotiver ceux qui assument d'autres responsabilités que celle de leur petite personne.
Une telle situation est connue à l'Inserm qui pratique ces suppléments de salaire qu'il nomme pompeusement "contrats d'interface".

Une fois de plus, on s'attaque à un vrai problème en escamotant la complexité des questions qu'il pose. En revalorisant les débuts de carrières des maîtres de conférence, on risque de créer beaucoup de frustration, et pas forcément chez les plus mauvais chercheurs, au risque de les inciter à aller chercher l'argent là où il est, par exemple dans le business.
Mais c'est peut-être le but recherché. On évitera ainsi les chercheurs à vie qui font tant peur à monsieur Lesourne. Evidemment, ce n'est pas avec un chercheur, bon ou mauvais, qu'on fera, à coup sûr, un bon homme d'affaire. Et ce n'est pas en se privant des chercheurs seniors qu'on améliorera le niveau de la recherche en France.

Alors, pour éviter la fuite des cerveaux, il faut peut-être appeler à la rescousse "Joe le plombier" qui s'est invité dans la campagne présidentielle américaine. D'autant qu'il semble que lui, gagne $ 250 000 annuellement. Il pourrait donner des idées à nos chercheurs pour revaloriser leur standing.



(*) Je ne connais pas la grille de salaire des enseignants-chercheurs, mais si l'on s'en réfère à celle des chercheurs du CNRS, un chercheur débutant CR2 1er échelon touche un salaire annuel brut d'environ 26 500 €. Un directeur de recherche 3ème échelon, approximativement 42 500 €, soit à peine plus que le CR2 qui toucherait une prime annuelle de 15 000 €.
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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 19:23
Combien de fois, ces temps derniers, n'a-t-on pas lu, dans les journaux, les commentaires des lecteurs, et pis encore dans les discours et annonces gouvernementaux, que LE problème de la recherche publique en France, est d'avoir un corps de chercheurs (et plus généralement de personnels de la recherche) que la loi d’orientation de 1982 a "fonctionnarisés". Il ne s’agit en fait que du personnel des EPST (établissements publics à caractère scientifique et technologique).

On les désigne "chercheurs à vie". Mais, est-ce bien la réalité ?

Avant 1984, les chercheurs des EPST étaient contractuels, comme le sont aujourd'hui les chercheurs des EPIC (établissements publics d'intérêt commercial) tels que le CEA, le CNES, etc … A côté des personnels contractuels statutaires, les organismes de recherche entretenaient une masse salariale précaire dont la disparition a certainement constitué une motivation à la "fonctionnarisation" des personnels de la recherche. Jean-François Théry nous a rappelé, dans la revue française d'administration publique, en 2004, que le souci "de sortir les chercheurs de la précarité (…) était exprimé dès 1876 par le chimiste Frémy : « ce n’est pas l’opulence que je viens solliciter pour les savants, c’est une carrière modeste, progressive et comparable à celle qui est offerte au soldat ou à l’ingénieur de l’État ». C’est ce souci qui avait présidé, en 1939, à la création du CNRS et de son corps de chercheurs permanents".

Il y a quelques jours, on pouvait lire, dans un commentaire sur l'attribution du prix Nobel de médecine et de physiologie 2008 :" Le statut à vie de fonctionnaire nuit à l'émulation nécessaire à la recherche". Alors, finalement, ce qui "plombe" (soit-disant) la recherche publique en France, serait-ce le statut de fonctionnaire, ou celui de "chercheur à vie" ?
S'il est bien évident qu'à part quelques rares exceptions, on ne peut prétendre conserver, sa vie durant, le même niveau de créativité et que le "concept de chercheur à vie" n'est pas raisonnable, est-ce bien ce qu'on attend de tous les chercheurs que l'on recerute dans un EPST ?
Il n'y a certainement pas une seule manière de "faire de la recherche". Il n'y a pas non plus un seul métier dans la recherche. C'est, d'ailleurs, ce que dit la Loi de 1982 en reconnaissant l'existence de plusieurs métiers de la recherche :
➢    L'acquisition et le développement des connaissances (recherche dite fondamentale)
➢    La valorisation sociétale et économique de la recherche (recherche dite translationnelle, mot horrible, ou appliquée)
➢    La diffusion de l’information et de la culture scientifique
➢    La participation à la formation initiale et continue
➢    L’administration et la gestion de la recherche.
Toutes ces activités participent également aux progrès des sciences, et les hiérarchiser a quelque chose d'artificiel.

Un problème est peut-être que la non-reconnaissance - de fait – des métiers de la recherche autres que celui d'acquérir des connaissances condamne bien des chercheurs à tenter désespérément de faire croire qu'ils sont toujours productifs dans ce domaine. Parallèlement, que fait le système ? Il demande à un chercheur trop jeune et encore très créatif de prendre en charge en particulier l'administration et la gestion de la recherche. On l'oblige ainsi à faire autre chose que ce à quoi il a été formé et en quoi il est bon. Après quelques temps, on lui explique qu'il n'est plus "un chercheur crédible" !!!

Ce qui me paraît en cause, c'est plus la qualité de l'évaluation des chercheurs que la qualité des chercheurs eux-mêmes. Et il est sans doute plus facile de faire une évaluation quantitative sur le nombre de publications scientifiques, le facteur d'impact ou autre nombre H, que d'analyser objectivement la participation qualitative d'un chercheur à l'effort global de recherche, dans tous ses aspects.
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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 16:54
Citée dans le Monde du 21 août, Mme Valérie Pécresse a observé que "la recherche française, de très bonne qualité, pâtit d'une politique scientifique procédant par focalisations successives (sida, cancer, environnement...), sans vision cohérente d'ensemble", avant d'ajouter qu'elle y perçoit "des retombées socio-économiques insuffisantes." Et, ainsi que poursuit le Monde, d'en déduire sa volonté de fixer un cap qui "donne aux chercheurs une visibilité sur plusieurs années" et qui "mette la science au service de la société et de l'économie".

Instinctivement, ma réaction, face à ces affirmations et à ce qu'elles vont induire pour l'avenir de la recherche, avait quelque chose de lapidaire et aurait pu rejoindre le commentaire d'un lecteur du Monde (robin t) : "Les priorités de la recherche ne regardent pas le gouvernement. Même mon âne le sait."

Mais, la chronique de René Padieu, Inspecteur général honoraire de l'INSEE, dans la Croix du 26 août, m'a ramené à plus de sérieux. Intitulée "à quoi sert la recherche", cette chronique en forme de plaidoyer pour les sciences humaines et sociales, sciences qualifiées par certains de "sciences molles", possède le grand mérite d'interroger sur la rentabilité des sciences, et, plus encore sur la compatibilité qui pourrait exister entre les termes de "politique" et de "science". "La première, souligne-t-il, invoque des buts et des certitudes ; la seconde suppose la curiosité et le doute".

Voilà, tout est dit, me semble-t-il …
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15 juillet 2008 2 15 /07 /juillet /2008 11:51
L'article des Echos que je citais dans un précédent article s'est transformé en pétition (http://www.petitionspot.com/petitions/INSV) qui, le 15 juillet à 10h15, avait reçu 187 signatures, et non des moindres.
Si on ne peut qu'être d'accord avec le constat de départ : "alors que la plupart des pays développés et même émergents engagent des sommes considérables dans la biologie, nous constatons depuis plusieurs années que la France peine à suivre le mouvement", le reste du texte de la pétition reste sujet à discussion.
En effet, dès l'énoncé des trois raisons qui "militent pour l’investissement dans la Biologie", on reste un peu sur sa faim. Sur le plan fondamental, n'y-a-t-il que la reconnaissance des évolutions rapides de ce domaine de recherche qui justifie qu'on s'y intéresse ? Ensuite, que met-on sous le vocable de "progrès sociétal", et ne restreint-on pas trop la recherche sur le vivant "au développement de thérapies nouvelles" ? Enfin, dans quel cadre économique se place-on  pour affirmer que "la valorisation des connaissances en biologie revêt un potentiel économique considérable" ? Est-ce la possibilité offerte à l'industrie pharmaceutique de réaliser des profits croissants sans que le principe de bienfaisance soit toujours respecté ?

Mais le problème fondamental, à mon avis, de cette pétition et que ce qu'elle propose est lié à l'affirmation : "dans un premier temps, on pourrait se contenter d’une structure rassemblant la biologie du CNRS et l’INSERM". Quelle vision réductrice de la SCIENCE !!!
Je crains que ce document corresponde à un soutien objectif de ce que nos tutelles souhaitent mener à bien, sans toujours oser le dire clairement. Il apporte de l'eau au moulin de ceux qui veulent détruire l'existant pour ce qu'il est, sans même imaginer ce qu'on pourrait en faire de mieux.
Peut-être, et je me suis déjà exprimé sur le sujet, le but ultime d'un institut interdisciplinaire du vivant est-il souhaitable, mais pas dans ces conditions, de grâce ! C'est précisément parce que le biomédical est le domaine du vivant où il y a le plus de recouvrement entre les différents acteurs institutionnels qu'il ne faut pas commencer par celui-là pour réorganiser la recherche en sciences de la vie.
Quant à réaliser une première étape de mixité ("double labellisation" à la demande) entre CNRS et Inserm, on reconnaît bien là une demande ancienne de certains des premiers signataires de cette pétition, au mépris de certains principes écologiques, qu'ils soient d'écologie humaine ou pas. À l'époque de la moisson, que penserions-nous d'un cultivateur qui aurait mélangé blé et seigle dans le même champ sous le prétexte qu'il existe des pains qui utilisent les deux farines ?

Enfin, je reste surpris qu'un document d'une grande élévation, tel que celui qui sert de support à cette pétition, n'envisage pas deux acteurs majeurs de la recherche, notamment en sciences de la vie  : l'Université et l'ANR. Est-ce parce que ses auteurs sont convaincus par la LRU et la politique des grands campus va sauver l'Université et qu'elle accèdera ainsi au statut de "partenaire" qu'ils refusent au CNRS et à l'Inserm, par exemple ? Est-ce également parce qu'ils ont définitivement admis la politique de financement sur projets telle qu'elle est conçue par l'ANR ?

Je ne crois pas qu'on puisse morceler la réflexion sur la réorganisation de la recherche en sciences de la vie, ni surtout laisser dans l'ombre des pans entiers de cette recherche (sur les plans thématique et institutionnel). Des solutions partielles sont sans doute nécessaires, pratiquement, pour permettre de progresser vers un objectif qui devrait être celui, réfléchi, de l'ensemble de la communauté scientifique. Mais, de ce point de vue, la création d'un institut du vivant au CNRS sur la base du constat, excellent, qu'en a établi Frédéric Dardel, n'est certainement pas une plus mauvaise première étape que ce que cette pétition lancée sur le Web propose sans forcément en mesurer les dangers.
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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 10:27
Alors que la recherche sur le vivant au CNRS est au centre de bien des luttes et des attaques,  et que nous restons sur la fameuse interview de la présidente du CNRS dans les Echos il y a quelques mois, dans laquelle elle attaquait frontalement la qualité de la recherche en biologie, et particulièrement en génétique, une grande et bonne nouvelle nous vient du CNRS : pour la première fois depuis l'an 2000, une médaille d'or vient récompenser un chercheur des Sciences de la Vie, et, qui plus est, un Généticien !

Avant tout, il est important d'adresser un message de félicitation et un grand bravo à un chercheur exceptionnel, mais également à un homme admirable. Jean, c'est l'intégrité et la rigueur scientifiques, c'est le succès dans nombre d'entreprises scientifiques, et c'est l'alliance subtile entre Science fondamentale et technologie.

Chapeau bas, Monsieur !

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